10 mars 2015 - 13:05 - Julien

Nabil Fékir : L’intérêt plus fort que le cœur

Il fait la une tant pour ses prouesses sur les prés que pour ses interrogations quant à son choix de sélection nationale. Mais Nabil Fékir a tranché : il enfilera la tunique cocorico. Focus sur une décision où la soif l’emporte sur l’intérieur.

Rétro. En avril 2014, sur Algeria-Sports TV, le jeune tauilier lyonnais déclarait : "Rejoindre la sélection algérienne, c’est un rêve d’enfance. Je serai le plus heureux si j’ai une convocation de mon pays. […] J’en rêve depuis tout petit, quand je vois mon père supporter l’Algérie comme ça, ça me donne envie aussi pour lui." Sur l’équipe de France, il annonçait n’avoir eu aucun appel avec des performances en demi-teinte. Today, DD est arrivé au galop au regard de l’éclosion du joueur. Normal quoi !

Voilà où en était sa réflexion sur le sujet en Avril 2014, avant d’être sous les feux de la rampe de la Ligue 1. Tout laissait donc penser qu’il allait choisir la sélection de Gourcuff. Et puis, Bernard Lacombe a récemment déclaré qu’il avait changé d’avis, qu’il voulait jouer pour les bleus.

Pourquoi Nabil Fékir a choisit la France

Changer d’avis sur un sentiment d’appartenance à un pays ? Pourquoi pas. Mais sur quelle fondation ? C’est là que la question des intérêts se pose. Qu’a-t-on bien lui mettre dans les oreilles ? La Marseillaise ? Que jouer la CAN, c’est bof pour un transfert ? Qu’il gagnerait plus de pognon en étant un coq frenchy ? Pour les dirigeants lyonnais, ne serait-il pas aussi plus intéressant de transférer un joueur devenu international français qu’algérien, financièrement parlant ? Ces réponses là semblent évidentes.

D’autres réponses semblent aussi évidentes. Fékir a-t-il plus de chance de garnir sa vitrine à trophées avec l’équipe de France ou l’équipe d’Algérie ? A-t-il plus de chances de soulever la Coupe du Monde avec la France où les Fenecs ? C’est un débat qui se respecte, mais la vraie question c’est de savoir si l’intérêt sportif doit être pris en compte quand on choisit une sélection nationale pour laquelle on veut jouer.

À ce sujet, dans le Parisien du 28 Février, il a déclaré que son choix était fait : "J’irai là où je penserai que ce sera le mieux pour ma carrière." C’est donc ça, la carrière, qui anime son choix. Et c’est bien dommage de constater qu’un choix de sélection zappe aujourd’hui les aspirations, les envies et les sentiments. Les bénéfices et les avantages ont pris le dessus. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui le foot bling-bling.

[ Prochain match mon equipe (Lyon) ]

Certains ne sont pas trop tombés dedans. Gerrard à Liverpool, Totti à la Roma, Casillas au Real, Puyol et Messi au Barça, Giggs à Man U, Maldini à Milan ou Sikora à Lens. Quelques-uns sont restés fidèles à leur cœur. Alors dans ce monde rempli de pognon à n’en plus finir, un peu de romantisme ne ferait, de temps en temps, pas vraiment de mal, non ?

A la une
Live chat
0 Messages