19 novembre 2014 - 13:34 - Andy Garcia

Lettre recommandée à Pascal Praud

Entre les soupçons de corruption du côté de Nîmes et le rebondissement autour du transfert d'André-Pierre Gignac à l'OM avec la mise en garde à vu du trio Labrune-Diouf-Dassier, la toile est en ébullition depuis quelques heures. Nous ne pouvons que rejoindre toutes les personnes qui regrettent que le football français soit de nouveau entaché de la sorte, et si certains commentaires d'internautes dépassent le cadre de l'entendement, la palme de la bêtise revient sans le moindre doute à Pascal Praud pour sa lettre ouverte à l'égard de Margarita Louis-Dreyfus publiée sur LePoint. Un brûlot dans lequel le "journaliste" n'hésites pas à salir la mémoire du regretté Robert Louis-Dreyfus pour, semble-t-il, s'offrir sa petite heure de gloire... 

Une référence pitoyable à la mort de RLD

Qu'un journaliste se permette de donner des leçons à dirigeant de club, pourquoi pas... Mais quand ce même journaliste refuse de retourner à La Beaujoire (malgré les nombreuses invitations du président Waldemar Kita) de peur de se confronter aux supporters d'un FC Nantes dont il a contribué à l'agonie entre 2008 et 2010 en tant que directeur général délégué, la pilule est forcémment plus dure à avaler. "Je ne me vois pas débarquer dans une tribune et croiser des regards hostiles. C’est le jeu du foot. Les supporters n’ont pas aimé cette période à laquelle je suis associé. A tort ou à raison, ils me tiennent responsable du bilan". Elle devient carrément répugnante quand ce pseudo-conseiller s'en prend à la mémoire d'un être emporté par un cancer pour appuyer sa thèse.

"J'imagine que vous pensez ça quand vous vous endormez
le soir ou quand vous songez à votre époux
."

Un référence morbide et une conlusion encore plus lamentable malgré la tentative de Pascal Praud "d'atténuer" son propos en remplaçant maladie mortelle par passion triste après publication de l'article.

"Chère Margarita, je trouve que vous avez bien du courage. De l’argent aussi.
Embrassez vos enfants, et notamment votre fils Kyril. On le dit passionné de l’OM.
Attention, c’est parfois une maladie mortelle."

En conclusion, OM = Voyous = Mort. Une seule échappatoire: fuir devant les difficultés : "Mais vous, qu’est-ce que vous continuez de faire dans cette galère? Il me semble que vous pourriez dire à tous vos amis marseillais : Mesdames, messieurs, vous êtes très gentils. Je vous aime beaucoup. Mais adieu ! Fini pour moi. Je vous rends les clefs. Je donne le club pour 1 euro symbolique à qui veut parce que personne n’est assez fou pour payer ce que je finance depuis dix-huit ans. Merci pour tout et bon vent !"

Une crédibilité perdue depuis longtemps

Ce raisonnement limpide est en réalité à la hauteur du personnage. Imbu de sa personne et fossoyeur du football français. Doit-on rappeler à monsieur Praud comment il a surfé sur la vindicte populaire à l'égard de l'équipe de France après la fameuse défaite contre l'Ukraine il y a quelques mois? Doit-on souligner son retournement de veste éclair à l'égard des propos de Michel Platini demandant aux Brésiliens de "se calmer" lors des manifestations pré-Coupe du Monde? Est-il nécessaire d'évoquer cette "colonisation à l'envers" (qu'est ce que peut bien être une colonisation à l'endroit?) dont il parlait au moment du rachat du PSG par les qataris avant de faire de nouveau machine arrière? A vrai dire, non.

Le plus déplorable dans cette histoire, c'est l'hyper-médiatisation d'une personnalité capable de prendre en otage son audience par le biais de raccourcis pour un simple buzz... Monsieur Praud, je vous souhaite de dormir paisiblement avec le sentiment du devoir accompli.

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